Stop aux lingettes dans les toilettes!

LINGETTES : UN FLÉAU POUR LES CANALISATIONS

Les canalisations et ouvrages d’assainissement sont de plus en plus bouchés. La raison ? Les lingettes désinfectantes et les rouleaux en cartons de papier toilette jetés dans les toilettes et non dans les poubelles. La pose de grilles dans les ouvrages d’assainissement tente de lutter contre le fléau mais contraint nos agents à intervenir régulièrement pour les évacuer tout en s’exposant à des risques qui pourraient être évités.  

Depuis des années, les lingettes jetables sont particulièrement appréciées des foyers français. Selon l’organisation internationale WWF, elles représentent plus de 23 kg de déchets par an et par personne. En ces temps de crise sanitaire, celles-ci sont encore plus utilisées pour se laver les mains et nettoyer les surfaces. En France, selon des chiffres récents, 250 lingettes sont utilisées chaque seconde.

SURTOUT PAS DANS LES TOILETTES

Trompés par les mentions « biodégradables », « désintégrables » ou « solubles », les consommateurs les jettent encore trop souvent dans les toilettes. Problème : les lingettes et les rouleaux en cartons de papier toilette mettent des mois, voire des années, à se désintégrer. Résultat, les matières s’accumulent et provoquent des débordements chez les particuliers (coût d’une intervention à domicile : entre 300 et 500€ HT) et sur la voie publique, obstruent les canalisations et bouchent les ouvrages d’assainissement (postes de relèvement, filtres de stations d’épuration).

Polluantes, chères à l’achat et à usage unique, les lingettes jetables disposent pourtant d’alternatives :

• Pour les bébés, rien ne vaut un gant de toilette doux et du savon adapté à leurs peaux.

• Pour les surfaces, des lingettes réutilisables en microfibres.

• Pour les mains, du gel hydroalcoolique ou un bon lavage au savon.

DES RISQUES POUR LES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT

• L’obstruction des réseaux de petits et moyens diamètres. Ces obstructions provoquent des engorgements pouvant conduire à des débordements chez les usagers ou sur la voie publique. Elles peuvent être à l’origine de fermentations et de dégagements de gaz nauséabonds, voire de gaz toxiques (sulfure d’hydrogène par exemple).

• La mise en panne des pompes et d’une façon générale des organes mobiles : les agglomérats ont en effet une grande tendance à s’entortiller autour des pales des pompes et à bloquer leur fonctionnement, occasionnant des pannes et même des ruptures. Ils colmatent également les grilles et sont susceptibles de provoquer des inondations.

Règlementation :

L’article R.1331-2 du Code de la Santé Publique (Raccordement d’eaux usées au système de collecte) « Interdit d’introduire dans les systèmes de collecte des eaux usées : a) Directement ou par l’intermédiaire de canalisations d’immeubles, toute matière solide, liquide ou gazeuse susceptible d’être la cause, soit d’un danger pour le personnel d’exploitation ou pour les habitants des immeubles raccordés au système de collecte, soit d’une dégradation des ouvrages d’assainissement et de traitement, soit d’une gêne dans leur fonctionnement ; b) Des déchets solides, y compris après broyage ; (…) » L’article 13 de l’arrêté du 21 juillet 2015 (Raccordement d’eaux usées non domestiques au système de collecte) interdit de déverser dans le système de collecte : « 1° Les matières solides, liquides ou gazeuses susceptibles d’être toxiques pour l’environnement, d’être la cause, soit d’un danger pour le personnel d’exploitation ou pour les habitants des immeubles raccordés au système de collecte, soit d’une dégradation des ouvrages d’assainissement et de traitement, soit d’une gêne dans leur fonctionnement ; 2° Les déchets solides (lingettes, couches, sacs plastiques …), y compris après broyage ; (…) »

Plus il y aura d'interventions de nettoyage et de débouchage, voir des coûts de réparations et d'entretien des pompes, et plus cela aura des répercutions sur la facture pour l'usager !

Il en va donc dans l'intérêt de tous d'adopter un comportement respectueux et citoyen !